Une rigoureuse étude menée par des scientifiques italiens sur la présence d’amiante dans certains jouets pour les enfants pose des problèmes graves sur les carences des contrôles sanitaires sur les produits importés.
Parue sous le titre « L’amiante dans les jouets, un cas exemplaire », une étude de Silvestri, Benedetto Raffaelli et Veraldi (Scand J Work Environ Health) révèle la présence d’amiante dans une argile artificielle moulée, durcissant à température ambiante (DAS).
Elle a été utilisée comme jouet entre 1963 et 1975 en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne, au Royaume- Uni et en Norvège.
30% d’amiante dans une argile artificielle.
Les auteurs ont mené des analyses en microscopie optique et électronique sur des échantillons du matériau original. Elles ont établi que l’amiante entrait pour 30% dans la compositionde ce matériau.
Des documents trouvés dans les Archives d’Etat ont confirmé l’achat de plusieurs centaines de tonnes d’amiante brut par an à la mine de Balangero en Italie pour être également utilisé dans l’artisanat.
55 millions de paquets vendus en 13 ans
Des ouvriers, des artisans, des enseignants et des enfants ont ainsi pu être exposés à cette argile contenant de l’amiante.
Durant plus de treize ans, près de 55 millions de paquets de DAS ont été vendus. En Italie, dans le questionnaire de référence sur le mésothéliome, une question précise sur l’utilisation du DAS a été incluse.
Ce produit ayant été exporté dans d’autres pays, les auteurs recommandent que les patients atteints de mésothéliome y soient aussi interrogés sur l’utilisation éventuelle de DAS, en particulier lorsqu’on n’a retrouvé aucune exposition à l’amiante.
Quels contrôles sanitaires sur les produits importés ?
Cette étude montre que les dossiers d’autorisation d’importations de produits venant de pays où l’amiante n’est pas interdit sont incomplets et que les pays importateurs doivent absolument renforcer leurs contrôles.