A l’appel des associations de toute la région, 700 personnes se sont mobilisées le 16 décembre dernier pour dire leur colère et leur volonté d’avoir une justice impartiale.
Les associations locales de l’Andeva (Adevimap, Caper Eternit Caronte, Avapa, Caper 04) avaient appelé les victimes et leurs familles à un rassemblement aux côtés d’autres associations de la région PACA (Ardeva Sud Est, Mutuelle de la Méditerranée, Addeva Gard rhodanien, Centaure, Asava) pour le 17 novembre. Cette action avait été reportée à cause du plan Vigiepirate. Elle a eu lieu finalement le 16 décembre, à l’occasion d’une audience sur les dossiers d’une douzaine de victimes.
Dans la salle, Christiane De Felice, présidente de l’Adevimap, a évoqué la colère des victimes devant la baisse des indemnisations et la partialité de certains magistrats, notamment au Tass de Marseille.
Elle a ajouté que les cadeaux aux entreprises provoquaient une déresponsabilisation des employeurs.
Le responsable de l’association Centaure a, lui aussi, dénoncé la baisse brutale des indemnisations et décrit les bouleversements pouvait causer une maladie de l’amiante dans la vie d’une famille.
« Comment pourrais-je expliquer à deux salariés atteints de la même maladie qui ont respiré les mêmes poussières d’amiante dans la même entreprise, voire au même poste de travail, que l’un a touché 48 000 euros du Tass de Marseille et que - 15 ans plus tard - l’autre a touché zéro par le même tribunal ? » a demandé Sylvie Topaloff, avocate des plaignants. « Aujourd’hui les victimes sont considérées comme des empêcheurs de tourner en rond ». Elles sont incitées à renoncer au contentieux pour faute inexcusable et à déposer un dossier au Fiva.
A l’audience, les avocats des employeurs ont proféré des énormités, prétendant par exemple que les plaques pleurales n’étaient pas une maladie.
« J’ai des plaques pleurales depuis 2007, a dit Monsieur Thérée. Je vis dans la crainte de déclarer un cancer et de devoir vivre un jour avec des bouteilles d’oxygène. Je ne peux plus faire du vélo comme avant. J’ai demandé au président de prendre la parole. Les larmes aux yeux j’ai dit que j’avais 38 ans de sidérurgie, et que je n’acceptais pas qu’on me dise aujourd’hui que je ne suis pas malade. C’est inadmissible. La salle était indignée. »