Vincennes, le 6 septembre 2019
COMMUNIQUE DE PRESSE
REPÉRAGE AMIANTE AVANT TRAVAUX
Opérateurs sous-formés = danger
Par une ordonnance du 27 août, le Conseil d’Etat a mutilé l’arrêté du 16 juillet 2019 sur le repérage de l’amiante avant travaux, en suspendant deux articles qui réservaient à juste titre ce repérage à des diagnostiqueurs détenteurs d’une certification renforcée (« avec mention »).
La société AC Environnement, auteur de ce recours, s’est félicitée sans vergogne de la suppression de ces articles qui, selon elle, « imposaient du jour au lendemain le recours obligatoire à un opérateur certifié amiante avec mention », considérant que cette obligation était « matériellement irréalisable pour les entreprises du secteur et économiquement difficilement supportable ».
Ces arguments mensongers sont inacceptables. Cette échéance était annoncée depuis deux ans. Des entreprises du secteur s ’y sont d’ailleurs préparées. Elles ont aujourd’hui des salariés certifiés « avec mention ». Aucune d’elles n’a fait faillite pour autant !
A l’heure où Santé publique France annonce une progression du nombre de mésothéliomes en France, il est insupportable de voir des entreprises dont l’activité est de prévenir les risques, militer pour tirer vers le bas la qualification de leurs salariés. Cette position n’a d’ailleurs pas fait l’unanimité parmi les entreprises du secteur.
Le repérage de l’amiante à la veille de travaux dans une école ou un hôpital où vivent des centaines de personnes peut-il sérieusement être confié à un opérateur sans expérience du BTP, formé en quelques jours ? Evidemment non !
Le repérage est un élément-clé de la prévention du risque amiante. L’Andeva estime que la certification avec mention devrait être étendue dès que possible à tous les diagnostiqueurs.
Le respect de la santé et de la vie humaine doivent être une condition sine qua non de l’exercice de cette profession. Certaines sociétés du secteur l’ont compris. D’autres non. Récemment, dans le Finistère, deux dirigeants d’une société spécialisée dans les diagnostics ont été mis en examen pour avoir falsifié des rapports de repérage et des mesures d’air. Nous espérons, si les faits sont avérés, qu’ils seront lourdement sanctionnés et que dans toutes les affaires de ce type, des associations de victimes se porteront partie civile.