Cette semaine, des victimes brésiliennes de l’amiante manifestent à Brasilia pour protester contre le report par la Cour suprême (STF) d’une décision qui aurait pu mettre fin aux activités de la mine d’amiante de Cana Brava, la seule mine encore productrice d’amiante au Brésil. Le verdict tant attendu devait être rendu au début du mois de novembre. Il n’est jamais venu.

Les victimes de l’amiante, leurs familles et leurs sympathisants, militants et autres ont été abasourdis par ce mystère judiciaire. Lorsqu’on lui a demandé son interprétation de cette évolution, l’avocat Leonardo Amarante, qui représente depuis de nombreuses années les membres de l’Association brésilienne des amiants exposés (ABREA), a déclaré : « Comme dans beaucoup d’autres pays, notre Cour suprême peut parfois avancer à un rythme glacial. Néanmoins, il est très inhabituel que le calendrier de la Cour soit modifié à la dernière minute et sans aucune explication. L’affaire pendante était relativement simple, la nature inconstitutionnelle d’une loi de l’État en violation d’une décision du STF ayant déjà été tranchée. Il a été demandé aux ministres – c’est ainsi que l’on appelle les juges du STF – de déterminer si l’exploitation minière devait cesser immédiatement ou si une période d’élimination progressive d’un an devait être autorisée. Le vide d’information qui existe actuellement concernant ce litige est quelque chose que je n’ai jamais vu auparavant. »

Avec l’embargo sur les exportations russes mis en place par les pays occidentaux, les producteurs d’amiante de Russie – qui fournissaient auparavant 60% de l’amiante utilisé dans le monde chaque année – rencontrent des problèmes logistiques pour approvisionner les clients, dont la majorité se trouve dans les pays asiatiques. Il ne fait aucun doute que la demande d’amiante brésilien a augmenté dans ces circonstances. Néanmoins, il n’y a aucune excuse pour qu’une substance jugée trop dangereuse pour être utilisée au Brésil soit envoyée à l’étranger.

S’exprimant au nom de l’Asian Ban Asbestos Network (ABAN), le coordinateur Sugio Furuya a déclaré : « Les membres de l’ABAN et d’autres groupes internationaux de victimes de l’amiante sont bien conscients de la situation de l’amiante et du coût humain de l’utilisation de l’amiante. Comme nous ne sommes pas en mesure d’être avec nos collègues de l’ABREA Brasilia lors de leur manifestation, nous leur envoyons ce message de solidarité et de soutien pour les efforts qu’ils déploient pour protéger le monde des conséquences mortelles de l’exposition à l’amiante brésilien ».

 

  • Associação Brasileira dos Expostos ao Amianto (ABREA)

http://www.abrea.org.br

  • International Ban Asbestos
    Secretariat (IBAS)

http://ibasecretariat.org

  • Building and Wood Workers’ International (BWI)

https://www.bwint.org/

  • Occupational and Environmental Health Network of India (OEHNI)

https://oehni.in

  • Environics Trust, India

https://environicsindia.in

  • Indonesian Ban Asbestos Network (INA-BAN)

https://inaban.org/whoweare/

  • Union Aid Abroad – APHEDA

https://www.apheda.org.au/

  • Asbestos Diseases Society of Australia

https://asbestosdiseases.org.au

  • Asbestos and Dust Diseases Research Institute (ADDRI, Australia)

https://adri.org.au/

  • Association Belge des Victimes de l’Amiante (ABEVA)]

https://www.abeva.eu/index.

  • Association nationale de défense des Victimes de l’Amiante (ANDEVA) - https://andeva.fr/

Pour des informations plus détaillées, contacter par mail :
Fernanda Giannasi (ABREA)
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ou Sugio  Furuya (ABAN) Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°72 (janvier 2024)