Trois juges fédéraux américains ont refusé le tour de passe-passe de la multinationale pour se mettre à l’abri des poursuites judiciaires engagées par des femmes victimes de l’amiante.

Aux U.S.A. des dizaines de milliers de  d’actions judiciaires ont été engagées contre le trust J & J principalement par des femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire ou d’un mésothéliome après avoir utilisé du Johnson’s Baby Powder, une poudre à base de talc amianté.

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Face à ce raz-de-marée judiciaire, la multinationale avait cru trouver un ingénieux stratagème pour se mettre aux abonnés absents, en utilisant à son profit le laxisme d’une loi du Texas

« Elle a créé une filiale, LTL Management, à qui elle a confié l’ensemble de ces procédures, explique Barry Castleman, consultant en environnement, grand spécialiste de l’amiante.   Trois jours plus tard, la filiale a déposé son bilan, ce qui a eu pour effet d’interrompre les actions judiciaires en cours ! »

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Les avocats des plaignants ont contesté devant un tribunal fédéral américain la légalité de cette grossière magouille de J&J.

« Ils ont montré qu’il s’agissait d’une utilisation abusive et frauduleuse du processus de mise en faillite par une entreprise d’une valeur de plus de 400 milliards de dollars, poursuit Barry Castleman.

Un panel de trois juges d’une cour d’appel fédérale vient de décider à l’unanimité que la scission de la filiale et le dépôt de bilan ont été effectués illégalement pour protéger J&J, qui n’est absolument pas dans une situation de détresse financière. »

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A l’annonce du verdict, les actions J&J ont clôturé en baisse de 3,7 %. C’est la plus forte baisse en pourcentage sur une journée en deux ans.

Les audiences des procès contre J&J vont donc pouvoir reprendre. La société a déclaré dans un communiqué qu’elle contesterait la décision. Il semble qu’au niveau fédéral une telle contestation ait peu de chances d’aboutir.


Article publié dans le Bulletin de l’Andeva n°70 (février 2023)