Le 11 décembre 2022, a eu lieu dans la ville brésilienne d’Osasco l’inauguration d’un mémorial aux victimes de l’amiante, juste en face de l’ancien site de la plus grande usine d’amiante-ciment d’Eternit.
« C’est avec une émotion et une satisfaction immenses que nous inaugurons ce mémorial, a déclaré l’ingénieure Fernanda Giannasi, fondatrice de l’Abrea, l’Association brésilienne des victimes de l’amiante. Ce monument représente beaucoup pour nous tous dans le mouvement anti-amiante international ».
Fernanda a rendu hommage à l’artiste plasticien Wagner Hermusche : « Il a su, avec beaucoup de sensibilité, comprendre ce que nous souhaitions faire. Ce mémorial n’est pas un simple monument funéraire. C’est beaucoup plus que cela ; il symbolise la VIE à laquelle aspiraient toutes les victimes empoisonnées par cette fibre maudite, assassinées par des industriels sans scrupules.
Cette usine, c’était la poule aux oeufs d’or ! Ils se sont installés en 1939 sur ce site de 150 000 mètres carrés où ils sont restés 54 ans. Ils nous ont laissé un héritage maudit de maladies et de déchets d’amiante-ciment disséminés, à ciel ouvert, polluant, jour après jour, notre air et nos cours d’eau.
Nous sommes aux côtés des familles et des anciens salariés d’Eternit, Brasilit, Lonaflex, Thermoid et bien d’autres entreprises qui ont utilisé des fibres d’amiante qu’elles savaient être cancérogènes et restent encore à ce jour impunies.
Nous tenons à remercier particulièrement la mairie d’Osasco qui a toujours soutenu la cause des victimes de l’amiante.
La date d’aujourd’hui n’est pas le fruit du hasard ; nous avons choisi la Journée internationale des droits humains, célébrée dans le monde entier, pour inaugurer ce mémorial qui fera désormais partie du patrimoine artistique de la ville d’Osasco.
Sur la plaque de ce mémorial sont gravés les noms de nos héros disparus. Ils cesseront ainsi d’être de simples chiffres dans les statistiques des maladies professionnelles et pourront sortir durablement de l’anonymat. »
Article publié dans le Bulletin de l’Andeva n°70 (février 2023)