La silicose a provoqué une hécatombe chez les mineurs

On estime le nombre de morts dus à la silicose dans les mines de charbon de 1946 à 1987 (fermeture de la dernière mine) à plus de 40 000, mais cette estimation est basse et ce chiffre est sans doute à multiplier par 2 ou par 3. Elle reste une maladie actuelle car elle touche encore d’anciens mineurs (ses effets se font sentir longtemps après la fin de l’exposition).

Cette maladie ne touche pas que les mineurs

D’autres secteurs professionnels sont touchés. Selon l’enquête SUMER faite en 2017 (la dernière en date), 365 000 salariés sont exposés à la silice dont la moitié dans le BTP. L’enquête SUMER fait régulièrement le point sur les expositions des salariés. Elle est faite par des médecins du travail et dans la dernière en date, elle a concerné plus de 26 000 salariés, aussi bien les salariés des entreprises privées que les fonctionnaires.

La liste des travaux susceptibles de  provoquer la maladie, répertoriée dans le tableau n°25 des maladies professionnelles, est longue. Sont concernés notamment : « fabrication et manutention de produits abrasifs, de produits à nettoyer … », « travaux en fonderie  …», « travaux de meulage, polissage, aiguisage effectués à sec au moyen de meules… », « travaux de construction, d’entretien et de démolition … ».

Une fibrose pulmonaire reconnue en 1945

La silicose a été reconnue en maladie professionnelle en France en 1945 après une longue marche,  et encore au début avec des restrictions, car il fallait après la guerre gagner « la bataille du charbon », alors qu’elle était reconnue en Afrique du Sud en 1911.

A la première Conférence internationale sur la silicose à Johannesburg en 1930, les médecins français se ridiculisent en affirmant que la silicose était une complication de la tuberculose, exonérant les patrons des mines de faire de la prévention.

L’évolution de la maladie

Ce sont les poussières les plus fines qui sont les plus dangereuses. Selon leur taille, les poussières inhalées vont se déposer tout le long de l’arbre trachéo-bronchique, mais seules les poussières fines, inférieures à 5 microns, vont arriver aux alvéoles pour y provoquer des dégâts.

La silicose est une fibrose pulmonaire (comme l’asbestose liée à l’amiante) qui se présente sous forme de nodules fibro-hyalins (donc nettement différente de l’asbestose). Elle se caractérise au scanner par des lésions micronodulaires ou nodulaires dans le poumon. Les nodules peuvent confluer pour donner un aspect de pseudo-tumeurs.

La silicose peut provoquer une insuffisance respiratoire chronique, dont on évalue l’importance et l’évolution à l’aide d’épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR).

A terme le poumon est incapable d’apporter assez d’oxygène au sang, nécessitant une oxygénothérapie.

L’évolution est suivie par la pratique régulière de scanners associée à des EFR, cette démarche permettant de réévaluer si nécessaire le taux d’IPP (Incapacité permanente partielle).

Les mesures de prévention

Pour les salariés exposés à la silice, il convient que soient respectées les mesures de prévention (captage à la source des poussières, équipements respiratoires individuels …), dont l’efficacité est contrôlée par le respect des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP).

La VLEP sur 8 heures (quartz) est de 0,1 mg/m3.


Article publié dans le Bulletin de l’Andeva n°70 (février 2023)