ADEVA CHERBOURG
Malgré le Covid, l’association a continué à défendre les victimes
L’assemblée générale de l’Adeva Cherbourg s’est tenue le 5 mars, après un rassemblement devant la stèle en mémoire des victimes de l’amiante et du travail, pour déposer une gerbe et leur rendre hommage
L’AG commença par une minute de silence en mémoire des disparus.
Pascal Canu présenta le bilan d’activité. L’Adeva Cherbourg comptait 1334 adhérents en 2021.
Les contraintes liées à la pandémie de la COVID ont pesé. Mais, les bénévoles et les salariées se sont organisés pour le travail à distance et l’association a continué.
34 nouveaux dossiers de maladies professionnelles ou d’aggravations ont été instruits, dont 9 dossiers de faute inexcusable de l’employeur, et 10 nouveaux dossiers FIVA. 214 dossiers sont en cours.
19 audiences judiciaires ont eu lieu. L’Adeva n’a pas pu accompagner les victimes et les familles à cause de la pandémie.
Pascal a évoqué les combats de l’Adeva :
- au pénal, l’annulation du non lieu des juges d’instruction pour la DCN,
- le préjudice d’anxiété (jurisprudence et suites de la mise en place d’un « guichet unique » pour les ouvriers d’État,
- le soutien psychologique et les groupes de paroles.
- les visites de déchetteries « amiante » ,
- le droit à l’accès aux soins et à la santé,
- la défense de l’Acaata et le soutien aux salariés qui demandent à partir plus tôt parce que leur espérance de vie est réduite, la participation aux luttes contre rejet de la réforme des retraites.
« Nous n’oublierons jamais »
« Réunis devant cette stèle en hommage à tant d’êtres chers partis trop tôt, nous voulons redire que nous ne les oublions pas. Nous n’oublierons jamais leur souffrance, ni l’injustice dont ils ont été victimes Penser à eux doit nous donner la force de lutter solidairement pour un monde où l’on puisse travailler sans risquer de perdre la vie. »
Pascal CANU,
président de l’Adeva Cherbourg,
24 adhérents de l’association sont morts de l’amiante en 2021. Depuis sa création, l’Adeva a suivi 523 dossiers de personnes tuées par l’amiante et de leurs familles.
ADEVA CONDÉ-FLERS
La stèle en mémoire des victimes de l’amiante et du travail ne sera pas déplacée
Le 22 avril, à ’AG de l’Aldeva Condé Flers, Jean-Claude Barbé, le président de l’Aldeva Condé-Flers a évoqué le projet de la Ville et de la sous-préfecture de Vire de déplacer la stèle en hommage aux victimes de l’amiante « pour des raisons de sécurité ». Cette annonce a provoqué la colère des adhérents qui ont rejeté ce projet à l’unanimité. La presse régionale s’est fait l’écho de leur colère.
Quelques jours plus tard, les autorités ont fait marche arrière. « Ce n’est absolument pas à l’ordre du jour. On n’envisage pas de bouger cette stèle », a dit la maire de Condé.
Dans cette région, où l’amiante de Ferrodo-Valéo a tué près de 1500 personnes, les victimes et les familles sont très attachées à cette stèle qui rend hommage à leur mémoire.
« Le lieu est symbolique, dit Jean-Claude Barbé. Il est face aux deux vallées : la vallée de la Vère, surnommée la « vallée de la mort », et la vallée du Noireau.
La stèle est placée sur le rond-point nord de la ville, sur l’axe routier Caen-Flers à l’entrée et à la sortie de la ville de Condé-en-Normandie. I
Il est vrai que la circulation est importante, mais, lors des dépôts de gerbes, nous prenons des mesures pour garantir la sécurité des participants.
La stèle restera à sa place. Il n’est pas question de la bouger. »
Article paru dans le Bulletin de l'Andeva n°68 (juin 2022)