« Cessez de financer l’Institut du Crysotile ! »
Au Canada, des voix s’élèvent pour demander au
gouvernement fédéral d’arrêter sa politique criminelle. L’Institut du Chrysotile est sur la sellette.
La tâche est de plus en plus difficile pour l’Institut du Chrysotile et ses défendeurs de l’indéfendable.
Au Canada même, malgré le soutien indécent des autorités gouvernementales, la Société canadienne du Cancer a demandé le 17 juillet 2007 au gouvernement fédéral « d’adopter une stratégie globale sur l’amiante, incluant l’éventualité de l’élimination progressive de l’usage et de l’exportation de l’amiante ».
Dans l’ombre, comme des marchands d’armes...
Le Journal de l’Association médicale canadienne, publie le 21 octobre 2008 un éditorial intitulé « la mortalité par l’amiante : une exportation canadienne ». Il décrit ainsi le comportement du gouvernement fédéral :« Le gouvernement semble avoir calculé qu’il est préférable pour l’industrie de l’amiante d’agir dans l’ombre comme des marchands d’armes, sans égard aux conséquences mortelles ».
L’auteur de l’éditorial « exige que le gouvernement du Canada mette fin à cette charade mortelle. Le Canada doit cesser sur-le-champ de s’opposer à l’inscription du chrysotile aux processus de notification et de consentement prévus dans la Convention de Rotterdam et cesser de financer l’Institut du chrysotile ».
Il conclut :« Il importe encore davantage que le Canada fasse sa part pour enrayer l’épidémie mondiale de maladies reliées à l’amiante en mettant fin à l’extraction et à l’exportation du chrysotile, ainsi que le recommande l’OMS ».
Une lettre au premier ministre canadien signée par plusieurs sommités médicales du Canada dénonce le rôle de l’Institut de chrysotile et reprend les mêmes demandes le 22 janvier 2009 : « Nous vous demandons de faire preuve d’intégrité morale et de cesser ce financement [de l’Institut du Chrysotile]. Pourquoi ne pas plutôt destiner ces fonds au développement économique durable et à l’aide à la transition, tel qu’un fonds pour la retraite anticipée et la requalification des travailleurs de l’industrie de l’amiante qui se meurt ? »
Absurde et dangereux
Des scientifiques canadiens haussent le ton : « L’Institut censure les données des plus grandes autorités mondiales en matière de santé, explique le Dr Colin Soskolne, professeur d’épidémiologie à l’Université de l’Alberta. Il déforme leurs points de vue et affirme des absurdités, par exemple que l’amiante chrysotile disparaît et devient inoffensif une fois mélangé avec du ciment. Ce n’est pas de la science ; c’est absurde et c’est dangereux. »
Une perversion des données scientifiques
« Que le gouvernement fédéral finance une telle perversion des données scientifiques entache la réputation de la communauté scientifique et de la population canadienne, ajoute le Dr Tim Takaro, professeur agrégé à la faculté des sciences de la santé, USF. Mais le plus important, c’est que cette information erronée met en péril la vie des gens. Cela est totalement contraire à l’éthique et cela doit cesser. »
L’Andeva s’associe à ces demandes.
Une question reste en suspens : L’industrie de l’amiante canadien, grâce à ses mensonges et ses fraudes a réussi à obtenir un sursis de plus de 50 ans, entraînant ainsi la mort de plusieurs millions d’être humains.
Combien d’années va-t-elle encore gagner ?
Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°29 (avril 2009)