Pourquoi la Fnath et l’Andeva ont-elles manifesté ensemble le 9 octobre ?

Avec l’Andeva, nous avons toujours eu des relations privilégiées. Nous sommes les deux grandes associations de victimes. La Fnath regroupe, elle aussi, plusieurs milliers de victimes de l’amiante. Chaque année, nous soutenons la manifestation de l’Andeva, mais cette année, nous avons décidé de la co-organiser. Nous voulions réaffirmer notre opposition au volet pénibilité de la réforme des retraites. Notre parole est spécifique, nous représentons les victimes du travail. Il nous a semblé crucial de nous faire entendre sur ce sujet.

Le risque n’est-il pas aussi que l’on revienne sur certains acquis, notamment sur l’Acaata ?

C’est effectivement un risque. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoyait de ne calculer les indemnités qu’à partir de 62 ans. En juillet Nicolas Sarkozy s’était interrogé sur la possibilité de ne prendre en charge que les malades. Ces menaces ont été écartées pour le moment, mais elles peuvent revenir.

 
Comment voyez-vous l’avenir ?

La loi qui a été votée ne prend en compte que l’incapacité sans tenir compte de la réduction de l’espérance de vie. Il faudra bien parvenir à nous faire entendre sur la question de la pénibilité.

Il faudra aussi que l’on finisse par obtenir une amélioration générale de l’indemnisation des autres victimes du travail, comme pour les victimes de l’amiante. Il y a aujourd’hui un vrai décalage à aplanir. L’amiante devait être un modèle pour que toutes les victimes soient indemnisées intégralement de leurs préjudices.

Il faudra également veiller à ce que la réforme de l’Acaata qui a été annoncée ne constitue pas un retard en arrière.

Et bien sûr continuer à travailler sur les questions des troubles musculo-squelettiques et les risques psycho-sociaux qui sont de plus en plus nombreux.

Il faudra également continuer à aider les victimes de cancers professionnels, les gens ne font pas forcément le lien entre leur travail et le cancer qui se déclenche plusieurs années plus tard, surtout lorsque les médecins ne les alertent pas.


Article tiré du Bulletin de l’Andeva N° 34 (janvier 2011)